Normalement, un joueur qui est à un an d’obtenir sa pleine autonomie sait à quoi s’attendre. Il sait que ses chances de toucher le gros lot sont directement reliées à ses performances du passé, mais surtout à ses performances de l’année à venir. Le joueur qui va devenir autonome vit beaucoup de stress, mais il se voit récompensé, en général, par le marché de l’autonomie.
Mais ce ne sera pas forcément le cas pour ceux de 2019.
Pourquoi?
Prenons le cas de Drew Pomeranz. Le lanceur des Red Sox, qui est à un an d’obtenir sa pleine autonomie, vivra encore plus de stress que les lanceurs partants des autres cuvées précédentes.
La simple liste de la prochaine cuvée des agents libres – et à plus forte raison des lanceurs partants – suffirait à stresser Pomeranz et ses confrères de même calibre. Des joueurs comme Dallas Keuchel, Matt Harvey, Charlie Morton, J.A. Happ, Marco Estrada et Scott Kazmir, pour ne nommer que ceux-là, seront libres comme l’air.
Sans compter la clause échappatoire du contrat de David Price et de Clayton Kershaw… même si je n’y crois pas trop.
Les releveurs aussi seront en demande, ce qui pourrait couper des options pour les partants. Certaines formations ne voudront pas engager un releveur ET un partant à gros prix. D’ailleurs, est-ce que je vous ai parlé des frappeurs de la trempe de Bryce Harper, Manny Machado, Josh Donaldson, Charlie Blackmon, Daniel Murphy et Andrew McCutchen, qui seront tous éligibles au marché de l’autonomie?
Vous l’aurez compris : la qualité de joueurs de premier plan nuira aux lanceurs de deuxième ordre comme Pomeranz… peu importe à quel point il travaille fort cette année.
Impact de 2018
Mais ce n’est pas le pire. Comme les équipes ne peuvent pas avoir que des lanceurs de la trempe de Clayton Kershaw et Max Scherzer dans leur rotation, des gars comme Pomeranz auront leur prix pour compléter les rotations des équipes. C’est juste logique. Ces équipes-là ont besoin de profondeur.
Mais elle est là, la question : auront-ils leur prix?
Présentement, J.D. Martinez, Jake Arrieta, Yu Darvish et Eric Hosmer se sont collectivement assuré la modique somme de 0 $ en vue de la prochaine saison. Les vedettes ont même décidé de tenir un camp d’entraînement entre eux tellement l’attente est longue!
Évidemment, cette situation est plus difficile pour les agents libres actuels, mais j’avais envie de parler du point de vue d’un joueur qui a un peu de recul sur la situation – donc qui n’est pas agent libre.
Ça… et je suis tanné de parler de Martinez et/ou Darvish qui n’a pas signé.
Un joueur qui en a vu d’autres
Pomeranz, donc.
Pour lui, toute cette situation est évidemment stressante, mais il n’est cependant pas dans un état d’esprit qui lui est complètement inconnu…
J’ai été échangé tellement de fois dans ma carrière et j’ai fait face à tellement de problèmes différents. J’ai donc appris à me concentrer sur ce que je pouvais changer et laisser faire ce sur quoi je n’ai aucun contrôle. – Pomeranz
La chose sur laquelle il a le contrôle, c’est sa saison. Pour le reste, il sait très bien qu’il ne peut rien changer au marché actuel ou aux autres grosses gommes qui prendront tout le plancher dans moins d’un an sur le marché des agents libres. Il veut donc bien faire pour s’attirer l’offre la plus avantageuse possible.
Mais il n’en demeure pas moins que toute cette situation lui trotte dans la tête. Ça ne doit pas être facile de composer avec cette pression aussi supplémentaire qu’inutile.
Par contre, ce sera le lot de tous ceux qui seront sans contrat à la fin de la prochaine campagne.
Source : WEEI