Blue Jays : portrait de la saison 2025 (celle où les patrons veulent gagner)

Actualité, Blue Jays

Charles-Alexis Brisebois

Publié le 5 août 2024 à 16h30

On le sait : les Blue Jays veulent gagner en 2025. Tout le monde en parlait avant la dernière date limite, où ce sont majoritairement des joueurs de location qui sont partis sous d’autres cieux.

Mais voilà que c’est officiel, le gérant John Schneider l’ayant confirmé à ses hommes.

En voyant plusieurs joueurs de location (Yimi Garcia, Danny Jansen, Yusei Kikuchi, Kevin Kiermaier, Justin Turner et Trevor Richards) partir dans les derniers jours (en plus de Nate Pearson et d’Isiah Kiner-Falefa), le portrait de 2025 commence à se préciser.

Après tout, outre Ryan Yarbrough, acquis récemment, tous les autres joueurs du club sont sous le contrôle de l’organisation en 2025. De plus, des espoirs se sont ajoutés au portrait.

Mais est-ce que cela veut dire qu’il reste du travail à faire pour construire l’édition 2025 des Blue Jays? Je n’ai pas besoin de vous dire que oui, il reste beaucoup de travail à faire.

Voici donc, à deux mois de la fin de la saison 2024, là où le club en est en vue de 2025. On garde en tête que bien des choses vont changer.

Lanceurs partants

En ce moment, il y a trois certitudes dans la rotation : Jose Berrios, Chris Bassitt et Kevin Gausman seront là. Ce sont trois gros morceaux et s’ils peuvent rester en santé (et s’ils peuvent lancer plus efficacement qu’en ce moment…), ce sera une force pour le club.

C’est notamment parce que le sommet de la rotation et si bon (et si cher?) que le club veut tenter de maximiser la fenêtre actuelle.

Si on se fie à Spotrac (on va s’y fier pas mal dans les prochaines minutes) pour parler des partants, Gausman gagnera 23 M$ en 2025 et aussi en 2026. Berrios gagnera 18.7 M$ en 2025 et en 2026, après quoi il a une option de sortie. S’il reste, il gagnera 24.7 M$ par année en 2027 et 2028.

Quant à Chris Bassitt, il gagnera 22 M$ en 2025 et sera agent libre par la suite.

Évidemment, ça va prendre plusieurs autres partants fiables pour la suite des choses. Deux de plus, c’est la base, mais vous savez comme moi qu’un club qui n’a que cinq partants ne peut pas gagner.

Alek Manoah a été opéré au coude il y a deux mois et il lui reste environ un an de convalescence. Ricky Tiedemann se serait battu pour un poste, mais il vient à peine de subir un Tommy John. Ne l’attendez pas avant 2026, lui.

Celui qui part avec une longueur d’avance en vue du poste de partant #4 est Yariel Rodriguez. Il est un partant dans la rotation cette année, mais les deux prochains mois serviront d’audition pour savoir s’il peut tenir le coup en 2025. Il aura toutes les chances du monde de gagner un poste, je crois.

Bowden Francis est présentement le lanceur #5 chez les partants. Il a une mauvaise saison, mais s’il finit en force et se démarque en Floride le printemps prochain, il aura sa chance.

Si on reste à l’interne (difficile de savoir qui sera acquis cet hiver), l’espoir qui a le plus de chances de mériter une place dans la rotation est Jake Bloss. Il est le plus gros espoir ajouté par le club dans le dernier mois à mes yeux (repêchage inclus) et il aura sûrement une audition en septembre.

Parmi les autres espoirs, Chad Dallas, Andrew Bash et Adam Macko, jusqu’à un certain point, sont aussi à surveiller.

Releveurs

En 2023, l’enclos des Blue Jays a été une force. Et sensiblement avec le même personnel pour débuter l’année 2024, le personnel de releveurs est l’un des pires de la MLB.

Les blessures ont eu un rôle à jouer… mais ce n’est pas le portrait complet.

En 2025, le seul lanceur qui a déjà un contrat entre les mains est Chad Green : il gagnera 10.5 M$. Tous les autres sont sous le contrôle de l’équipe et ne peuvent pas aller nulle part (sauf Ryan Yarbrough), mais leur contrat n’a pas été signé.

Présentement, outre Green et Yarbrough, l’enclos torontois est composé de Genesis Cabrera, d’Erik Swanson, de Zach Pop, de Ryan Burr, de Yerry Rodriguez et de Brendon Little. Ce n’est pas un bon enclos.

La grande question en vue de la saison 2025, c’est de savoir si Jordan Romano, qui n’est pas assuré de relancer avant la fin de la saison en cours, pourra redevenir en force.

Après tout, un closer en santé, ça change la donne.

Si Erik Swanson (qui a une horrible année 2024, autant sur le monticule qu’au niveau personnel suite à l’accident de son fils au camp d’entraînement) peut redevenir lui-même et que Romano peut retrouver la santé, ça aiderait.

Sur papier, Romano, Swanson, Green et Cabrera sont les quatre meilleurs lanceurs – et je rappelle que j’ai dit sur papier. Ce sont aussi les quatre qui peuvent profiter de leur autonomie à la fin de la campagne 2025.

Pop et Little se donnent des chances de faire le club en 2025, mais pour le reste, c’est ouvert. Rodriguez et Burr vont se battre pour un poste avec ceux qui n’auront pas fait la rotation. Rodriguez et Francis sont à surveiller.

Dans les mineures, on garde un oeil sur Hagen Danner, Connor Cooke et Hayden Juenger, pour ne nommer que ceux-là. Donc oui, ça va prendre beaucoup, beaucoup d’aide de l’externe.

Receveurs

À moins d’un grosse acquisition, Alejandro Kirk sera le receveur #1 du club l’an prochain. Ce serait un moindre mal si le club pouvait trouver un receveur important pour l’épauler et pour y aller d’une rotation à deux, mais ce ne sera pas facile. Ça demeure quand même une priorité.

Pour le moment, Brian Serven est le receveur #2 du club. Nick Raposo est aussi sur l’alignement de 40 joueurs et Phil Clarke, dans le AAA, est une possibilité au besoin.

Alejandro Kirk fait 2.8 M$ cette saison et il est à deux ans et demi de l’autonomie. Brian Serven est encore à plus d’un an de l’arbitrage salarial et à quelques années de l’autonomie.

C’est ironiquement le duo du début de saison à Toronto, quand Danny Jansen était blessé, qui est en place. Mais là, jusqu’à preuve du contraire, Serven s’enligne pour finir l’année à Toronto et n’est pas là que pour dépanner.

Joueurs d’avant-champ

Les deux gros morceaux de l’avant-champ sont évidemment Vladimir Guerrero Jr. et Bo Bichette. Guerrero Jr. fait 19.9 M$ cette année et devrait faire au moins 25 M$ en 2025, si tout va bien. Bichette fait 12 M$ cette saison et son contrat est aussi valide pour 2025, où il fera 17.5 M$.

Les deux seront éligibles à l’autonomie après 2025. Et même si Bichette ne signera pas de prolongation de contrat d’ici là et que Vladdy risque aussi de tester le marché dans une quinzaine de mois, si le club veut gagner, les gars commenceront possiblement la prochaine année à Toronto.

Tous les autres joueurs (Ernie Clement, Davis Schneider, Spencer Horwitz, Addison Barger, Leo Jimenez, etc.) font présentement moins d’un million de dollars en tout. Ils feront aussi des peanuts l’an prochain.

Idéalement, ça prendrait un joueur d’avant-champ vétéran de plus – comme avec Marcus Semien ou Matt Chapman par le passé. Ce n’est pas comme si le club manquait de place… surtout avec le poste de frappeur de choix qui est plus ouvert que jamais.

Outre les jeunes déjà sur place (incluant Luis De Los Santos, à la limite), on doit ajouter les Orelvis Martinez, Will Wagner et Damiano Palmegiani qui vont férocement se battre pour du temps de jeu en 2025. Ce sont des gars de AAA.

Si on va voir dans le AA, au New Hampshire, Charles McAdoo est aussi à surveiller.

Voltigeurs

Le portrait du champ extérieur a changé suite à la transaction Kevin Kiermaier. Daulton Varsho (5.65 M$ cette année plus deux autres années avant l’autonomie) est le voltigeur de centre du club pour 2025. George Springer (24.166 M$ par année pour encore un peu plus de deux ans) sera dans la droite.

Et dans la gauche? Joey Loperfido, acquis contre Yusei Kikuchi, a droit à une grosse audition depuis son arrivée. À lui de montrer que même s’il est une recrue, il peut faire le boulot et gagner le poste à temps plein.

Davis Schneider et Addison Barger peuvent aussi dépanner dans le champ extérieur et les Steward Berroa, Cam Eden et Nathan Lukes de ce monde vont se battre pour du temps de jeu. Ils ne partent cependant pas avec une longueur d’avance.

Mais dans les mineures, Jonatan Clase (acquis la semaine dernière contre Yimi Garcia) et Alan Roden, deux des neuf meilleurs espoirs du club, vont avoir la chance cette saison ou au prochain camp.

La majorité des jeunes voltigeurs purs nommés dans les derniers paragraphes peuvent jouer au champ centre.

Avec tous les jeunes qui poussent, je ne vois pas les Blue Jays prioriser l’ajout d’un voltigeur. Springer pourrait même évoluer plus souvent comme frappeur de choix si deux jeunes en même temps jouent un match donné dans les coins du champ.

Besoins du club

Avec plusieurs gars d’importance qui seront agents libres dans un an (Guerrero Jr., Bichette, Bassitt, Green, Romano, Swanson et Cabrera), les Blue Jays devront décider s’ils veulent miser le tout pour le tout en 2025 ou s’ils veulent ouvrir la fenêtre plus longtemps.

Une partie de la réponse sera en lien avec le futur de Guerrero Jr. et de Bichette en ville. Si les gars partent d’ici une quinzaine de mois, cela forcera le club à revoir ses priorités pour la suite des choses.

Ross Atkins (s’il garde son poste) et Mark Shapiro (s’il garde son poste) devront décider quels outils ils donneront à John Schneider (s’il garde son poste) pour la saison 2025. Mais ça va en prendre plusieurs.

Les besoins principaux du club se définissent ainsi :

  • Au moins un bon lanceur partant d’expérience
  • Plusieurs releveurs pour revamper l’enclos
  • Un receveur capable de jouer au moins 70 matchs
  • Un vétéran à l’avant-champ

Pour ce faire, effectuer des transactions est une avenue logique. Le club n’a cependant pas beaucoup d’espoirs de premier plan en ce moment, ce qui va rendre le tout plus difficile.

Si Atkins veut un Garrett Crochet, par exemple (ce n’est pas impossible), ça va coûter cher en espoirs. Les Blue Jays pourraient-ils payer la facture en termes d’espoirs?

Y aller via transaction est logique puisque les agents libres ne se lanceront sûrement pas facilement dans le train des Blue Jays suite à la saison 2024 de la formation de la Ville-Reine.

Rappelons qu’un agent libre, ça vient souvent avec un contrat assez onéreux.

Et avec de gros montants investis pour 2025, je ne sais pas jusqu’à quel point le club peut augmenter sa masse salariale. Et en 2024, elle était pas mal au maximum possible aux yeux de Rogers.

Conclusion? Ce sera très difficile de construire un club, dans ces conditions-là, qui pourra rivaliser avec toutes les bonnes équipes dans l’Est, dans l’Américaine et dans la ligue au complet en 2025.

Après tout, si les patrons y vont pour une dernière danse en 2025 (avec un noyau qui n’a gagné aucun match en séries, je le rappelle), ce ne sera pas pour juste faire les séries : ce sera pour gagner. Et je vois mal le chemin vers une équipe aspirante en 2025 à la lumière de tout ça.

Ça prendrait tout un hiver, en tout cas. Et depuis quelques hivers, ce n’est pas ce à quoi les Blue Jays ont habitué leurs partisans.

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