Questionné à savoir si la façon de dépenser des Dodgers de Los Angeles ne finirait pas par ruiner le baseball à terme, le président de l’équipe avait cette réponse : nous le faisons par loyauté envers nos partisans à qui nous devons tout.
C’est une évidence : depuis quelques années, les Dodgers dépensent sans compter, mais ils ont tout de même mis la main sur deux titres de la Série mondiale en cinq ans. Leur dernier sacre a eu lieu la saison même où ils ont mis la main sur le Japonais Shohei Ohtani, lui qui a accepté de différer la plupart de son gigantesque butin en fin de contrat afin de donner encore plus de possibilités à ses nouveaux patrons de mettre des dollars sur la table afin d’attirer d’autres joueurs pouvant les rendre encore meilleurs.
Pourtant, quelqu’un a posé la question qui tue à Friedman au moment où ce dernier annonçait officiellement la venue à Los Angeles du partant gaucher Blake Snell pour les cinq prochaines années. C’est connu que l’argent attire l’argent et les Dodgers évoluent dans cette dynamique.
Alors, est-ce que les Dodgers nuisent aux partisans n’étant pas les leurs et aux autres équipes? Dans un certain sens oui, car grâce au talent réuni au sein de cette équipe, leur fenêtre de succès potentiels ressemble plus à une porte patio qu’à autre chose ces temps-ci. En attirant de gros noms, l’équipe fait tout en son possible pour récolter les honneurs sur une base régulière au détriment de leurs rivaux et au grand dam des fans des autres équipes.
Les Padres de San Diego en savent quelque chose. Afin de détrôner les Dodgers du premier rang de leur division, les rivaux californiens doivent faire des pieds et des mains financièrement parlant afin de rivaliser avec les résident du Chavez Ravine et leurs poches ne sont pas aussi profondes que celles des Dodgers. De voir les Padres être éliminés par les Dodgers lors des séries 2024 a eu un effet dévastateur dardant au cœur les partisans des Padres.
Andrew Friedman plaide donc l’aspect civil de la chose en prétextant qu’en tant que bon citoyen corporatif, son organisation doit tout faire en son pouvoir (et il est grand) pour offrir aux partisans de son équipe le meilleur produit possible. Remarquez que la pensée et les actions de chacune des organisations sportives digne de ce nom devraient aller dans le même sens. La différence est que Friedman peut bien vouloir le faire pour les fans de l’équipes, ceux qui travaillent à la petite semaine et qui paient leurs billets toujours trop chers afin de venir encourager les leurs, il n’en demeure pas mois que les Dodgers nagent dans une piscine d’argent alors que d’autres équipes doivent se contenter d’une barbotteuse.
Je sais qu’en disant cela je minimise le fait qu’avec la taxe de luxe remise aux équipes moins bien nanties, la plupart d’entre elles pourraient réinvestir un tant soit peu afin, elles aussi, de redonner à leurs partisans et ce n’est pas le cas de toutes les équipes qui reçoivent une compensation. Les Dodgers peuvent donc avoir l’esprit en paix, car en plus d’investir sur leur propre produit, ils investissent indirectement sur celui de bons nombres de formations des Majeures.
En remportant la dernière Série mondiale, l’appétit des Dodgers ne diminuera pas et la signature du lanceur Blake Snell est une indication de plus que leur modèle d’affaires ne changera pas au moment qualifié par Friedman d’âge d’or pour son organisation.
Plusieurs ont été surpris, surtout offusqués, de savoir que les Dodgers ont possiblement (eux aussi) mis le nez dans le dossier Juan Soto et ils auraient été bien négligents de ne pas faire leurs devoirs afin d’évaluer leurs chances d’attirer ce super athlète dans leur stade. Soto ne signera vraisemblablement pas avec eux, mais ce ne sera pas faute d’avoir consenti un intérêt certain envers le Dominicain.
Non les Dodgers ne verseront pas une larme concernant la frustration vécue par les partisans des autres équipes (principalement ceux des Padres) et leur mission n’est pas terminée, car ils voudront profiter pleinement de leur groupe de joueurs actuel et à venir afin de prouver que l’argent n’achète pas les championnats, car c’est par le talent et la détermination qu’on y arrive. Quand on a tout ça en même temps sur le terrain, disons que cela aide grandement.