Gagner une Série mondiale, c’est bien. En gagner deux, c’est mieux. Mais revoir son père pour la première fois en 23 ans et que ce dernier assiste à la victoire de la 2e, ça, ça n’a pas de prix. Cette histoire, c’est celle de Xander Bogaerts des Red Sox de Boston, qu’on peut lire dans l’excellent papier de Jon Lee sur Bleacher Report.
Une histoire de pardon
On lit beaucoup d’histoires concernant des séparations qui se sont mal terminées ou l’absence d’un parent et les regrets qui viennent avec, mais rares sont les histoires de pardons. Celle de Bogaerts en est une.
À l’âge de 3 ans seulement, son père a plié bagage laissant sa mère se débrouiller seule avec sa soeur, son frère jumeau et lui à Aruba, une île dans les Antilles, sans regarder en arrière. Ce qui s’est passé exactement n’a pas été dévoilé, mais ce n’est pas ce qui a de plus important ici. Comme le dit la mère de Xander « ce qui s’est passé entre [eux] ne concernent qu’eux.» Alors, jamais elle n’a parlé en mal de lui devant ses enfants, pour ainsi ne pas altérer leur jugement.
Depuis ce départ volontaire, il s’est passé 23 longues années. Son père, avec sa femme, réside à Hong Kong. Sa mère s’est débrouillée positivement avec ce qu’elle pouvait à gérer trois enfants et un emploi de travailleuse sociale. S’assurant qu’ils ne manquent de rien pendant ces années.
La vie a fait son temps et l’eau a coulé sous les ponts. Chandra, la soeur aînée de Xander, a passé plusieurs années à Hong Kong où elle a appris à connaître le patriarche. Jair, le frère jumeau de Xander, a fait son cheminement en 2016 pour reconnecter avec son père. Là, c’était le cas de Xander. Chacun à leur rythme.
Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas jumeler deux moments stressant à la fois, dans le cas de Bogaerts?
Le moment attendu
Alors, en pleine Série mondiale, entre le match 2 et 3, Xander Bogaerts était anxieux et fébrile. Fébrile de voir son père pour la première fois en 23 ans, mais aussi anxieux face à tout ça. Qu’allait-il lui dire? La situation allait-elle être malaisante?
Pour se calmer, il s’est répété la phrase suivante : « Reste dans le présent» et cela a fonctionné. Tout s’est bien passé et son paternel a assisté à sa victoire en Série mondiale, même pris des photos. Bien sûr, il y aura des discussions à venir pour faire la paix avec le passé complètement, mais le plus grand pas est fait.
Xander Bogaerts a non seulement vaincu les Dodgers de Los Angeles, mais aussi un de ses plus grands démons.
Source : Bleacher Report