Avec le lockout dans la MLB, la ligue ne peut plus mettre en valeur les talents d’aujourd’hui dans le sport. Ainsi, le processus d’élection des prochains membres du Temple de la renommée est un clou sur lequel elle tape à profusion afin de garder l’intérêt des amateurs du sport.
Parce que sinon, elle ne peut que parler des espoirs, des membres des différentes organisations ou de moments historiques dans le sport.
Évidemment, les discussions tournent beaucoup autour de Barry Bonds et Roger Clemens cette année, eux qui en sont à leur dernière année d’éligibilité, mais aujourd’hui, je veux vous parler de deux autres joueurs sur le bulletin de vote : David Ortiz et Sammy Sosa.
Au moment d’écrire ces lignes, le nom d’Ortiz est coché sur 82 % des bulletins rendus publics, tandis que celui de Sosa l’est sur seulement 15 % d’entre eux. Pourtant, Ortiz en est à sa première année et Sosa en est à sa dixième (et dernière).
Pourtant, quand on regarde les deux candidats, on peut se demander ce qui explique cette aussi grande différence. Parce que si jamais votre réponse inclut les mots « stéroïdes » ou « produits dopants », je crois bon de vous rappeler que les deux cogneurs sont dans une situation identique à ce niveau : ils ont échoué un test volontaire en 2003, that’s it.
Comme le souligne Jon Heyman (qui n’a voté pour aucun des deux joueurs, d’ailleurs), les deux joueurs ont connu des carrières qui, sur papier, font en sorte qu’ils méritent d’entrer à Cooperstown. Sur le plan des produits dopants (qui est presque automatiquement ce qui est retenu contre Sosa), il y a une parfaite égalité.
Qu’est-ce qui explique donc cette aussi grande différence? Ma petite théorie, c’est que cette différence réside dans la personnalité des deux joueurs.
Quand on pense à David Ortiz, on pense à un homme qui a été à la base du retour au sommet des Red Sox. On pense à un homme qui a toujours été sympathique avec le monde du baseball et qui est désormais à la télévision, presque universellement aimé. Un joueur des Red Sox qui est même apprécié par une bonne portion des partisans des Yankees, ça ne court pas les rues.
Et j’ajouterais également ce discours dans la liste des choses qui ont aidé Big Papi à devenir un joueur aussi aimé.
Quant à Sosa, on parle d’un vrai bad boy qui n’a jamais été un joueur très apprécié là où il est passé. Un joueur très talentueux, certes, mais malgré son impact sur la course aux circuits de 1998 entre Mark McGwire et lui, on ne semble que retenir son aspect de vilain garçon.
Certains me diront que le fait qu’Ortiz soit peut-être le meilleur frappeur de l’histoire du sport en séries joue en sa faveur, et oui, c’est une facette, mais elle n’explique pas l’aussi grande disparité entre les deux joueurs au niveau des votes accumulés. La personnalité des deux joueurs peut l’expliquer, elle.
Est-ce qu’Ortiz mérite d’être à Cooperstown? Oui, assurément. Mais si on regarde les deux joueurs strictement en fonction de leurs performances sur le terrain, Sosa le mérite tout autant.
Comme quoi le Temple de la renommée est parfois un concours de personnalités…
