Série mondiale : La tristesse de ne pas y voir un petit marché

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Maxime Lauzier

Publié le 23 octobre 2018 à 11h00

La Série mondiale commence ce soir, à Boston, dans le mythique Fenway Park. Malgré la joie de retrouver ces instants intenses, l’insoutenable suspense des fins de matchs éliminatoires que seul le baseball majeur peut nous donner, je suis tout de même un peu triste de ne pas voir les Brewers partir à la conquête du titre ultime. Pourquoi? Parce qu’il y a quelque chose d’exceptionnel lorsqu’un petit marché atteint la finale.

Quand une équipe avec une masse salariale sous les 200 M$ atteint l’ultime rendez-vous de la saison, c’est comme si le capitalisme sportif sauvage se faisait donner un bon coup de pied au cul… C’est ce même sentiment qui m’a presque fait porter le bleu des Royals lors de la Série mondiale de 2014 face à mes riches Giants. J’ai toujours flanché devant une équipe qui ne s’achète pas un championnat. C’est un jeu qui a amusé plusieurs équipes dans le passé. Je pense aux Yankees durant les années 1990 et 2000, mais surtout aux Marlins de 1997 qui se sont littéralement procurés le prestigieux titre comme d’autres magasinent des fringues. Un joueur autonome à la fois, pigeant ici et là, selon son goût du moment avec une limite de crédit dans les sept chiffres. Vilains poissons.

Craig Counsell et les Marlins reportent le septième match de la Série mondiale 1997. Photo : JEFF HAYNES/AFP/Getty Images

Deux gros marchés s’affronteront

À 20:09 (HE) ce soir, quand les Red Sox sauteront sur le terrain, ils auront dépensé un peu plus de 228 M$ en salaire cette saison. Les Dodgers un peu moins de 200 M$. Ces sommes faramineuses expliquent bien pourquoi seulement trois équipes sous la moyenne des Majeures pour la masse salariale – autour de 139 M$ – se sont qualifiées pour les séries cette année. Il y a eu Atlanta, Milwaukee et Oakland seulement. Du lot, seuls les Brewers ont fait long feu cet automne.

C’est – encore – un peu beaucoup l’argent qui gagnera la Série mondiale. Peut-être, avec une bonne dose de candeur, nous pourrons voir dans l’avenir un affrontement entre deux équipes avec les mêmes caractéristiques que le marché de Montréal… Mais peu importe. Ce sont les règles du jeu dans le sport professionnel. Que cette Série mondiale 2018 se gagne en Nouvelle-Angleterre ou dans les collines de la ville des anges, le prix à payer pour la remporter est très élevée. Ainsi soit-il.

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