Quel est l'avenir du baseball aux Jeux Olympiques?

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 19 décembre 2018 à 6h30

La course à la médaille… Qu’on aime ou pas, elle réunit tous les quatre ans des millions, voire des milliards, de spectateurs devant leur écran pour suivre jour après jour les exploits des athlètes nationaux. Personnellement, ce n’est pas mon truc surtout depuis que je suis passionné par le football et le baseball. D’ailleurs, notre sport y fera sa réapparition en 2020 à Tokyo!

Le baseball et les JO : un âge d’or…

Un peu d’histoire tout d’abord.

Il serait malhonnête de reconnaître qu’en dehors des Amériques au sens large (Nord, Caraïbes et quelques pays du Sud) et de quelques pays de l’Asie de l’Est (Japon, Taïwan et Corée du Sud), le baseball est un sport peu médiatisé et peu pratiqué. Ainsi, c’est un exploit que les Jeux olympiques de Stockholm en 1912 aient donné lieu à une partie en guise de démonstration. La Suède y affrontait les États-Unis. Le même format était de mise en 1936, à Berlin, entre deux équipes américaines et en 1964 à Tokyo, entre les locaux et une sélection d’Américains.

Un vrai tournoi comprenant huit équipes a eu lieu en 1984 lors des Jeux de Los Angeles puis à Séoul en 1988 : deux villes acquises à la cause de notre sport. Définitivement désigné sport olympique, le baseball s’installe en 1992 à Barcelone puis sans mal à Atlanta en 1996. C’était l’âge d’or du baseball aux JO, d’autant plus que la participation de Cuba à partir de 1992, vainqueur cette année-là ainsi qu’en 1996, amenait beaucoup d’intérêt. Jusqu’en 2004 à Athènes, des délégations envoyaient fréquemment des équipes. Quatre pays se sont distingués : Cuba, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, bien sûr.

Canada JO
AP Photo/Kathy Willens

… et une suite beaucoup plus compliquée.

Ensuite, tout s’est compliqué. Les Chinois, organisateurs de l’édition de 2008, les Anglais en 2012 et les Brésiliens en 2016, avaient d’autres priorités. La terre d’accueil a évidemment un rôle prépondérant dans le choix des épreuves. Si certaines voient leur présence aux JO être absolument indiscutable, d’autres jouent leur survie à chaque olympiade. En tant que sport non global, le baseball est sorti du programme.

En cause aussi: le nombre d’athlètes. Le comité olympique international, ayant de plus en plus de mal à faire organiser les jeux par des villes peu enclines à dépenser autant d’argent pour deux semaines de compétition et des retombées économiques discutables, a pris des mesures pour limiter les dérapages budgétaires. Il a limité le nombre de sports et le contingent d’athlètes par olympiade. Ainsi, des sports nécessitant de nombreux athlètes, comme le rugby, ou le baseball donc, sont passés à la trappe. Mondialisé, le soccer a fait exception, malgré une compétition inintéressante pour ne pas faire d’ombre à la FIFA.

Les Japonais démontrent leur amour pour le baseball

Fukushima baseball
Du baseball aussi à Fukushima aux JO 2020 (photo : sfen.com)

En 2020, les Jeux auront lieu dans la capitale nippone à Tokyo et les Japonais ont réussi à faire revenir des équipes de baseball. Mais après? Les prochains jeux auront lieu en 2024 à Paris, dans mon pays. Même s’il existe un projet de construire un stade aux normes olympiques à Paris pour 2024, rien n’est moins sûr.

Pour continuer à exister, la Fédération mondiale de baseball planche sur une formule à cinq joueurs au lieu de neuf afin de ne pas empiéter sur le nombre d’athlètes autorisés à venir participer. On pourrait évoluer vers du baseball 5, qui se développe et qui a pris ses racines à Cuba , faute de matériel. En France, à Montpellier — une ville fantastique d’ailleurs — on a dessiné le premier terrain officiel de baseball 5 au monde. Montpellier, Paris c’est la France! Cela ne m’étonnerait pas qu’on se dirige vers cela en 2024.

Mais est-ce vraiment une solution? Est-ce encore du baseball? Notre sport a-t-il vraiment besoin des Jeux pour exister? La meilleure vitrine n’est-elle pas la MLB? Ou la pratique au niveau local? Qu’en pensez-vous?

Tags:

Articles similaires