Il reste encore dix mois environ aux organisations de la MLB et de la MiLB (l’union des équipes mineures qui forment le «centre de formation» et la «réserve» de la MLB) pour trouver un accord afin de renouveler le contrat qui les unit. C’est beaucoup, mais c’est peu à la fois, tant les positions des deux camps sont éloignées.
Passer de 240 équipes à moins de 200
L’annonce a fait l’effet d’une bombe durant l’automne : la MLB souhaiterait continuer à travailler avec les partenaires actuels, mais ne se voit pas continuer à financer 240 équipes. Pour les propriétaires des Majeures, c’est trop.
Une liste est donc sortie et 42 villes sont désormais menacées de perdre leur équipe de baseball, car de riches propriétaires en ont décidé ainsi. Dur…
Mais pourquoi une telle décision? Et surtout, les propriétaires des Majeures assurent que c’est meilleur pour les joueurs des mineures. Vraiment?
Améliorer les conditions de vie et de travail des joueurs
Depuis plus d’un an, les deux parties sont au moins d’accord sur une chose : il faut augmenter les salaires des joueurs des équipes mineures. Car il existe un monde d’écart entre un joueur qui joue au niveau majeur et celui qui gagne une misère en mineures. On peut être joueur professionnel et être pauvre, c’est un fait.
D’autres demandes légitimes formulées par les dirigeants des mineures portent notamment sur le temps de repos de leurs joueurs ou les temps de trajet pour aller d’un stade à l’autre ou pour rejoindre l’équipe majeure.
Les heures de travail des joueurs des mineures durant le camp printanier qui ne sont pas rémunérées font également partie des discussions.
La MLB veut donner une bonne image et affirme vouloir répondre à ces demandes, mais en faisant supporter le coût par les équipes mineures elles-mêmes et en réduisant d’un quart leur nombre. Certaines équipes pourraient créer une ligue indépendante, mais une vingtaine d’entre elles ne résisteraient pas. Aïe…
Pour les dirigeants des équipes mineures, c’est une grande hypocrisie
C’est donc là le point de départ du problème. Les joueurs se verront accorder un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail, mais il y aura tout simplement moins de joueurs, car moins d’équipes. Les dirigeants des mineures dénoncent ce tour de passe-passe de la part de Rob Manfred, qui veut s’acheter une bonne image sur le dos de 42 équipes qui sont bien implantées localement et représentent le seul accès au baseball professionnel pour des millions d’habitants.
Si elles sont d’accord que des réalignements sont nécessaires pour rapprocher géographiquement les équipes majeures de leurs équipes mineures affiliées, il est hors de question pour elles que 42 équipes (certaines sont historiques) soient rayées de la carte.
Les tentions commencent à prendre de l’ampleur et des personnalités politiques, telles que Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate, commencent à s’emparer du sujet.
Manfred se montre de plus en plus menaçant, creusant davantage le fossé entre les deux camps. Les prochains vont être chauds entre les Majeures et les mineures. Espérons qu’elles trouvent l’accord parfait et l’harmonie qui va avec.