Le Cole Hamels nouveau

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 28 août 2018 à 15h30

Les Cubs de Chicago ont été une des équipes les plus actives à la date limite des transactions – et même au-delà – avec l’acquisition récente de Daniel Murphy des Nationals de Washington. Mais c’est l’arrivée du lanceur gaucher Cole Hamels dans la Windy City, venu solidifier une rotation de partants de premier ordre avec les Lester, Hendricks et compagnie, qui s’avère être le meilleur coup de la direction. Et même si les oursons voient les Cards se rapprocher du premier rang dans la Centrale de la Nationale, l’addition de Hamels donne du carburant aux espoirs des fans de l’équipe qui souhaitent un bel automne de baseball.

Des statistiques qui parlent d’elles-mêmes

Dans ses cinq départs précédents son transfert des Rangers aux Cubs, Hamels avait maintenu une piètre moyenne de points mérités de 10.23 (NDLA: C’est exactement ma MPM enregistrée lors de l’unique performance de ma carrière de lanceur au Tournoi Pee-Wee de Courville en 1996. Autant dire que ce n’est pas une référence). Avec une fiche pareille, le pari de la direction des Cubs pouvait être considérer comme périlleux. Mais est-ce que la motivation de lutter pour une place en séries est venus galvaniser le vétéran de 34 ans? Ça semble une hypothèse des plus plausibles, mais il y a d’autres explications.

Parce qu’en cinq départs avec Chicago depuis le 1er août, Hamels a finalisé une transformation extrême qui inspirerait même Jean Airoldi. Avec une moyenne de points mérités de 0.79 et d’autres statistiques tout aussi exceptionnelles durant cette même séquence, le grand gaucher trouve sa place parmi les artilleurs les plus dominants présentement dans les Majeures. Il s’agit d’un atout pour l’équipe du North Side dans le dernier droit de la saison.

Cole Hamels brille depuis son arrivée avec les Cubs de Chicago au début du mois d’août. (Photo: Chicago Tribune)

Se réinventer

Dans une récente entrevue, Hamels évoque – bien sûr – son nouvel environnement pour expliquer sa renaissance, mais il explique également tout le travail mécanique accompli afin qu’un lanceur vieillissant comme lui puisse se réinventer et revenir au sommet. En lisant cette entrevue, une comparaison m’est venue. C’est exactement comme l’histoire de Rocky Balboa. Explications. L’étalon italien ne se prépare pas de la même manière pour son premier affrontement dans Rocky I contre Apollo Creed que celui l’opposant au monstre Ivan Drago dans Rocky IV. En vieillissant, Balboa doit lui aussi se réinventer et c’est en revenant à la base – rappelez-vous la grange avec des équipements agricoles du moyen-âge dans le fin fond de l’URSS – qu’il retrouve sa forme d’antan. C’est ce même genre de processus de renouvellement – sans le séjour chez les Soviétiques toutefois – qu’a entamé Hamels cette année supporter par le coaching staff des Rangers.

Un Rocky Balboa vieillissant, après un rude entraînement le ramenant aux sources de son succès, s’apprête à affronter Ivan Drago. Une source d’inspiration assurément pour Hamels dans son processus de renaissance. (Photo: International Business Times)

C’est avec l’aide de l’entraîneur des lanceurs Doug Brocail et de son assistant Dan Warthen, que Hamels a amorcé un patient et difficile travail pour retrouver ses moyens, mais surtout de la vélocité dans ses tirs. Brocail et Wharten, avec l’aide de la vidéo notamment, ont aidé Hamels à reprendre une mécanique fluide et rapide perdue au fil des années. Des ajustements dans sa motion qui expliquent ses insuccès cette saison au Texas, mais qui sont à la source de sa fiche remarquable actuellement depuis son arrivée en Illinois. Et ce sont les Cubs qui récoltent les fruits du travail de Brocail et Wharten. Joe Maddon peut les remercier.

Doug Brocail (au centre), l’un des architectes des succès actuels de Cole Hamels, chez les Cubs de Chicago. (Photo: DallasNews)

Un renouveau durable ?

Hamels espère évidement que les changements apportés à la mécanique de ses lancers continueront à lui permettre de connaître du succès. Toutefois, il convient qu’il n’est pas facile à la mi-trentaine d’effectuer des changements dans sa motion. Tout est question de concentration, mais surtout de constance. Hamels est conscient que tout n’est pas parfait, que le naturel est toujours en clin à revenir au galop. Mais il entrevoit ses succès et le dernier mois de la saison avec la sagesse d’un vétéran qui a bien du baseball dans le corps. Même si les Cubs sont encore loin de la coupe aux lèvres, le Cole Hamels nouveau au monticule constitue un élément important dans l’atteinte de l’objectif ultime : la conquête d’une deuxième Série mondiale en deux ans.

Source : The Athletic

Tags:

Articles similaires