Trente jours, trente équipes, trente bilans de la saison 2018, du plus mauvais au tout meilleur. Pendant tout le mois de novembre, je vous propose de faire le bilan de chacune des trente équipes.
Pour retrouver les articles concernant les équipes précédemment évoquées :
– Orioles – Royals – White Sox – Marlins – Tigers – Padres – Rangers
– Reds – Blue Jays – Giants – Mets – Twins – Phillies – Angels – Nationals
– Diamondbacks – Pirates – Cardinals – Mariners – Rays – Braves – Rockies – Indians
Il ne reste que cinq équipes dont nous devons faire le bilan, et nous voilà donc à étudier la saison des Brewers de Milwaukee, absolument remarquable.
Le résumé de la saison
Bilan 2018 : 96 – 67 ; défaite de 4-3 face aux Dodgers en séries de championnat.
Qu’on soit fan ou non des Brewers, je ne pense pas me tromper en disant qu’ils nous ont donné beaucoup de plaisir. À vrai dire, l’équipe n’a jamais été distancée durant toute la saison régulière, mais elle n’a pas été flamboyante non plus. Elle joue beaucoup à contrecoups et en réaction, alternant bonnes et mauvaises périodes. La plus belle d’entre elles est tombée au meilleur des moments, en septembre, pour arracher le titre de division aux Cubs lors d’un 163e match de folie.
Le maître à jouer, le meneur désormais très respecté et auréolé du titre de MVP, c’est Christian Yelich. Cette récompense personnelle est amplement méritée, car ce joueur a été le détonateur des Brewers. Il n’a que 26 ans et porte déjà une équipe sur ses épaules. Quelques chiffres : 36 coups de circuit, 110 points produits ainsi qu’une moyenne au bâton de .326 et un OPS de .1000.
Si le voltigeur et deux de ses coéquipiers (Jésus Aguilar et Travis Shaw avec respectivement 35 et 32 circuits) ont la puissance comme corde à leurs arcs, la formation du Wisconsin est davantage une équipe de contact et plutôt très athlétique. Lorenzo Cain (30 vols de but et une moyenne au bâton de .308) et l’éternel brasseur Ryan Braun ont assuré le spectacle et permettent par la même occasion l’existence d’un champ extérieur de très grande qualité.
La rotation a toujours été perfectible, mais elle a tenu son rang notamment et même en séries, grâce au très talentueux Joulhys Chacin (MPM de 3.50) et aux renforts de 2018 Wade Miley (2.13) et Gio Gonzales (6 points en cinq départs).
Assurément, il a manqué très peu de choses pour atteindre les Séries mondiales. Un Yelich plus pesant face aux Dodgers aurait peut-être suffi. Mais si la relève avait assuré autant qu’en saison régulière, la question ne serait pas posée et les Red Sox auraient eu un adversaire différent en Série mondiale. Josh Hader, Corey Knebel et Freddy Peralta ne sont pas à blâmer, mais Joakim Soria, Xavier Cedeno et Jeremy Jeffress ont saboté ces quelques fins de match capital.
Quelle stratégie et quelles ambitions pour 2019?
Si les Brewers veulent aspirer à faire aussi bien voire mieux l’an prochain, ils doivent renforcer leur rotation. Miley et Gonzales sont agents libres, Brent Suter sera absent toute l’année et Chacin ainsi que Chase Anderson ne pourront pas assurer tout seuls. D’autant que le jeune Brandon Woodruff fait encore figure de quatrième ou cinquième lanceur. Il y a urgence dans ce domaine.
Le poste de deuxième but est la deuxième vraie préoccupation : Mike Moustakas et Jonathan Schoop ont déçu en tant que renforts et l’on regrette même Jonathan Villar, toujours très correct même en fin de saison à Baltimore. Les chantiers ne sont pas nombreux, mais tout de même très importants.
Ma prédiction pour 2019 : tout en reconnaissant le travail phénoménal de Craig Counsell, la stratégie du lanceur ouvreur aura ses limites si la rotation n’est pas enfin renforcée et les Brewers ont eu aussi beaucoup de chance avec les blessures. J’ai la sensation que la saison 2019 sera bien plus ardue et casse-gueule (83-79).