L'ancien agent de Barry Bonds accuse les propriétaires de collusion

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Maxime Lauzier

Publié le 14 janvier 2019 à 15h45

Les récents revenus records de la MLB créent des remous. Beaucoup de remous mêmes. D’un côté, l’on parle d’une possible grève, de l’autre, de propriétaires plus «intelligents» avec leurs sous. Sauf que pour certains, dont l’ancien agent de Barry Bonds, Mike Piazza et Rickey Henderson, les propriétaires font de la collusion. C’est-à-dire qu’ils «auraient une entente illicite, secrète, pour nuire à un tiers en fraudant ses droits.» Ici, le tiers, ce sont les joueurs.

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Photo : Youtube

C’est la «bombe» qu’il a lancée dans le podcast The Jonah Keri Podcast.

Lorsque vous regardez les revenus que la MLB engrange, soit plus de 10 milliards $… et que ça bat des records, le coût de la main-d’oeuvre devrait aussi augmenter. Quand ça n’arrive pas, je crois que ça indique qu’il y a un effort collectif de la part des propriétaires d’étouffer le salaire des joueurs. C’est de la collusion pure et dure. – Jeff Borris

Jeff Borris ne mâche pas ses mots et ça peut déplaire à certains, mais il a des arguments. La ligue, comme j’ai mentionné dans un précédent article, a généré des revenus records. Encore une fois. Toutefois, le salaire moyen des joueurs a chuté à un tel point qu’il s’agit du plus grand déclin en six ans. Alors, peut-on blâmer Borris de tenir de tels propos, alors que nous savons qu’il possède plus de 30 ans d’expérience en tant qu’agent?

Pas une première

Si tel est le cas, ce ne serait malheureusement pas une première pour la MLB. Entre 1985 et 1989, les propriétaires ont tenté de faire baisser considérablement les salaires. À l’époque, Jeff Borris a rempli 13 plaintes différentes pour ses clients (d’autres agents l’ont aussi fait) et les équipes de la MLB ont dû payer 280 millions de dollars en dédommagements à ces joueurs.

Petite parenthèse : Barry Bonds avait quant à lui perdu sa poursuite pour collusion contre la MLB en 2015

Aujourd’hui, selon Borris, les proprios useraient de stratégies plus méthodiques et subtiles tout en se référant à cette ancienne époque comme étant les good old days afin d’arriver au même résultat et en avoir plus dans leurs poches. C’est ce que l’on appelle de la collusion – si Borris a raison.

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Les Yankees ne veulent plus dépasser la taxe de luxe. Photo : Sporting News

La taxe de luxe est une farce

Ne lui parlez pas de la taxe de luxe. Pour Borris, elle n’est rien d’autre qu’un cap salarial déguisé, non pas pour avoir une « parité » au sein des équipes comme dans la LNH, mais pour permettre aux propriétaires d’en donner moins sans passer pour des radins. C’est donc, aux dires de Jeff Borris, une façon cachée de pouvoir imposer une certaine limite en salaire et ainsi conserver le reste du profit, soit des dizaines de millions de dollars.

Lorsque l’on regarde le marché où de plus en plus de joueurs signent tardivement, des propriétaires moins enclins à donner de gros montants et les chiffres qui se dressent devant nous (excluant les exceptions à la règle comme les futurs contrats de Bryce Harper et Manny Machado), impossible de ne pas se questionner face aux déclarations de Jeff Borris.

Source : CBS

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