Grève en vue dans le baseball majeur

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Maxime Lauzier

Publié le 9 janvier 2019 à 4h44

Ma collègue Alexandra rapportait dans un article publié hier que les Ligues majeures avaient engendré des revenus records de 10,3 milliards de dollars en 2018. Alors que l’on pourrait célébrer cette nouvelle comme un signe de la santé du passe-temps préféré des Américains, certains, dont moi-même, y voient plutôt le présage d’un conflit de travail éminent dans le baseball majeur. Bien que j’en serais particulièrement déçu, une grève des joueurs dans les prochaines années serait parfaitement légitime.

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Plus riches, mais plus cheap

Tout d’abord, les chiffres annoncés hier révèlent un contraste flagrant entre la réalité des joueurs et celle des propriétaires. Bien qu’ils soient de plus en plus riches, ils sont aussi de plus en plus radins. En 2017-2018, les seigneurs du baseball ont donné 115 millions de dollars de moins en salaire aux joueurs alors qu’ils enregistraient des profits records et signaient un gigantesque contrat de télévision. Les victimes de ces coupures ne sont bien sûr pas les Bryce Harper de ce monde, mais bien les jeunes joueurs.

Le marché brisé de l’autonomie

De plus, les propriétaires sont en grande partie responsables du ralentissement du marché des joueurs autonomes. L’an dernier, la patience des propriétaires leur a permis, à la veille des camps d’entrainement, de mettre sous contrat des joueurs sans autre option à des conditions qui leur plaisaient, et non à l’avantage du joueur ou même à la hauteur de son talent. Le meilleur exemple de cela est Mike Moustakas.

Après des mois de négociations avec plusieurs équipes, il a été forcé de signer un contrat d’une seule année avec son ancienne formation pour ne pas se retrouver au chômage. Aujourd’hui, il est dans le même pétrin. Deux mois se sont écoulés depuis la fin de la saison de 2018, et très peu d’agents libres ont trouvé preneurs. Les propriétaires attendent simplement que les joueurs soient au pied du mur (et que Bryce Harper et Manny Machado signent).

Mike Moustakas
Mike Moustakas – Photo : Bleacher Report

Et encore plus

Finalement, plusieurs autres stratagèmes sont mis en place par les propriétaires pour réduire l’argent qui va aux joueurs. L’hiver dernier, les Pirates de Pittsburgh ont été accusés de réduire leur masse salariale injustement en échangeant plusieurs joueurs vedettes. Cette stratégie mettait plusieurs joueurs sur le marché et réduisait la valeur des autres. Plus tôt cette année, l’Association des joueurs a accusé les Blue Jays de Toronto de traitements injustes envers Vladimir Guerrero Jr en repoussant sa venue dans les Majeures. Cela leur permet d’économiser un salaire et de gagner une année de contrôle, s’il arrive deux semaines après le début de la saison. La liste est encore longue.

Vladimir Guerrero Jr.
Vladimir Guerrero Jr – Photo : MiLB

Leur juste part

En 1972, lors du premier conflit de travail, Marvin Miller, le tout premier directeur de l’Association des joueurs, grâce à une grève de seulement 12 jours, avait permis aux joueurs de toucher leur juste part des nouveaux contrats de télédiffusion. En 2021, lors de la négociation de la prochaine convention collective, Tony Clark, l’actuel directeur, ne doit pas laisser le train passer.

Source : 12up

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