Dusty Baker connaît son baseball. Aujourd’hui âgé de 69 ans, loin des abris des Majeures depuis son départ des Nationals de Washington à la fin de la dernière saison, Baker vit des jours heureux en retrait des réflecteurs des stades. Conseiller spécial à temps partiel dans l’organisation des Giants de San Francisco, entrepreneur dans les secteurs vinicole et énergétique (!), il ne demeure pas moins intéressé par ce qui se trame un peu partout dans le baseball, plus particulièrement chez son ancienne équipe de la capitale américaine.
Si les Nationals ont mis fin à leur association de deux saisons avec lui en 2017, Baker reste un gérant d’exception dans les deux dernières décennies. Avec une fiche en carrière de 1863 victoires et 1636 défaites, neuf présences en séries de fin de saison, et ce, avec quatre équipes différentes (Giants, Cubs, Reds et Washington), une saison de 103 victoires avec San Francisco, Baker, fort de ce parcours impressionnant, pourrait bien encore aider une équipe à retrouver le chemin de la victoire.
Un retour dans le baseball ?
Mais voudrait-il retourner dans le baseball comme gérant? Baker est loin d’en être sûr. Ce qu’il sait par contre, c’est qu’il hériterait fort probablement d’une équipe en perdition, à la recherche d’un capitaine expérimenté pour redresser la barre. Une perspective qui ne l’enchante pas vraiment.
Baker, à la langue bien pendue, évoque une discrimination latente envers les gérants afro-américains et latinos. Un phénomène maintes et maintes fois discuté dans l’histoire de son sport et qui apparaît, selon lui, loin de s’être éteint. Rappelons-nous que le premier gérant noir des Majeures a été embauché à la fin des années 1970 par les Indians de Cleveland. Il s’agissait d’un certain Frank Robinson.
Sur ce qui se passe à Washington
Bien qu’il soit de retour dans l’organisation des Giants, Baker s’informe des faits et gestes des Nationals au quotidien. Après des saisons de 95 et 97 victoires sous sa direction, l’équipe connaît une saison en dents de scie avec l’ancien Expos, Dave Martinez, aux commandes. Les Nationals ont une fiche qui avoisine les .500 et beaucoup d’incertitudes planent sur l’avenir de la formation. Et quand nous parlons d’avenir, ça se résume pour les fans des Nationals au devenir de Bryce Harper, le visage public de l’organisation.
Alors, comment expliquer cette baisse de régime sur les rives du Potomac? Pour Baker, le leadership au sein de l’équipe est en cause. Certains tentent de prendre l’équipe en main, tandis que d’autres se dégagent de leurs responsabilités. Dans le cas précis de Harper, Baker mentionne avec franchise que certains joueurs peuvent donner l’impression d’être des leaders positifs pour une équipe. Toutefois, il ne faut faire une adéquation talent et leadership. Une bonne claque à la gueule de Harper, disons-le. Amère le Dusty ? Réaliste? La tenue des Nationals en 2018 semble donner raison à ce vieux routier du baseball.
En rafales
Baker sur Barry Bonds : Présent à San Francisco pour la cérémonie du retrait du numéro 25 de Bonds, Baker plaide pour une réhabilitation complète du controversé joueur, notamment en lui souhaitant une entrée à Cooperstown.
Sur le racisme et la discrimination dans le baseball : Sur ce sujet, Dusty Baker s’inquiète de certains commentaires lus et entendus cette saison dans le baseball, particulièrement sur les homosexuels. Plusieurs l’on fait sursauter et à l’image de la société américaine, beaucoup de chemin reste à faire en la matière. Le baseball, comme il l’a démontré dans le passé, peut y jouer un rôle essentiel.
Source : The Athletic