Clayton Kershaw a livré une de ses performances les plus convaincantes depuis le début de sa carrière en série vendredi dernier. Comment expliquer autant de hargne au monticule de sa part lors de ce premier départ en série de division? Retour sur une semaine éprouvante.
Une claque au visage
Mardi dernier, Kershaw se présente à l’entraînement des Dodgers. Dave Roberts, son gérant, vient de lui apprendre qu’il ne sera pas le lanceur partant pour le premier match entre son équipe et les Braves. Ce sera Huyn-Jin Ryu. Une claque au visage littéralement pour celui qui s’est présenté au monticule pour tous les matchs inauguraux et les premières parties en série de son équipe dans les huit dernières années. Une profonde blessure d’orgueil pour l’artilleur étoile.
Ceci étant dit, la décision de Dave Roberts ne visait pas à lancer un message de motivation à la Jacques Mercier comme dans Lance et Compte... En fait, le gérant voulait s’assurer que les deux partants clés de sa rotation puissent bénéficier de quelques jours de congé supplémentaires entre leur match. En plaçant le Coréen dans le premier match et Kershaw dans le second, Roberts donnait ainsi cinq jours de congé à ses deux hommes de confiance avant leur départ. Mais plus encore, cette stratégie lui offre maintenant une option supplémentaire : avoir un Kershaw disponible, avec quatre jours de repos sous la cravate, pour un cinquième et décisif match. Encore faudrait-il que les Braves se réveillent dans le troisième match ce soir.
Une motivation supplémentaire
Tous les ingrédients étaient donc réunis pour une sortie mémorable du grand gaucher. C’est avec une fierté égratignée, que le Texan de 30 ans s’est présenté au monticule vendredi sous le ciel orangé de Los Angeles. Une scène parfaite. Pour la première fois en 20 départs en série, Kershaw a lancé huit manches complètes, n’accordant que deux coups sûrs. Une sortie qui – pour utiliser un perronisme – a fait taire ses (dé)tracteurs.
Bien sûr, Clayton Kershaw n’est plus une jeunesse. Les blessures au cours des dernières saisons et l’âge l’ont ralenti un brin. Le coup de fouet de Dave Roberts cette semaine s’avérera peut-être l’étincelle qui mettra le feu aux performances du gaucher pour toutes les séries. Un Kershaw en mission pourrait faire des ravages et ramener les Dodgers en Série mondiale pour une deuxième année consécutive. Peut-être même, offrir aux fans de Los Angeles leur première Série mondiale depuis 1988.
Source : Sports Illustrated