À quoi ressemblerait une partie de baseball sur Mars?

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Maxime Lauzier

Publié le 17 janvier 2019 à 12h00

En plus d’adorer le baseball, je suis amateur de tout ce qui a un rapport avec la conquête spatiale et l’astrophysique. Tout ce cirque autour de Mars me fascine. On en parle pas mal de cette planète et je me suis demandé à quoi ressemblerait une partie de baseball sur Mars.

Premier problème physique majeur : la pression atmosphérique

Pour commencer, partons du principe que l’on joue dehors. C’est plus sympa… En combinaison, évidemment, car il fait rarement plus de zéro degré Celcius (je sais les québécois, ça vous fait pas peur) et puis nous avons quand même besoin d’un peu d’oxygène (à peine 2% d’oxygène sur Mars contre 21% sur Terre). Surtout quand nous courrons. On a forcément les coudes moins libres pour frapper la balle, mais que voulez-vous?

Mars
Il faudrait d’abord aplanir tout ça – Photo : mars.nasa.org

La pression atmosphérique martienne représente à peine 1% de celle que nous connaissons. Le corps humain peut s’y adapter avec une combinaison : dans l’espace, celle-ci est nulle (non je ne ferai pas un article sur le baseball dans l’espace).

Pour ce qui nous intéresse, la conséquence principale c’est l’absence de résistance dans l’air. Les lanceurs pourraient tout à fait lancer des balles à la même vitesse que d’habitude (leur force resterait inchangée), mais la balle tournerait peu. Outre l’effet donné par le lanceur, ce sont les coutures et la résistance à l’air qu’elles subissent qui accentuent les effets que donnent les lanceurs. Adieu, les balles courbes, coupées, sur le côté, etc. Une balle rapide serait en revanche difficile à juger et à frapper ,car sa décélération serait amoindrie. Les receveurs auraient besoin de gants plus épais et les arbitres d’un sacré coup d’œil – j’imagine à l’instant un arbitre en combinaison.

Deuxième écueil : la gravité

Mais une autre chose révolutionnerait complètement notre sport : l’attraction martienne (la gravité). Sur Mars, elle ne représente que 40% de celle sur Terre. En gros, notre poids est nettement inférieur. Conséquence, nous y courrions plus vite, et quand nous sauterions, nous irions beaucoup plus haut (et plus loin donc).

Dupont et Dupond
Dupont et Dupond savent de quoi je parle – Photo : Tintin – On a marché sur la Lune

Pareil pour la balle. Ainsi, le nombre de coups de circuit serait indécent. Sur Terre, rares sont les longues balles qui parcourent plus de 500 pieds (150m). Sur Mars, 1500 pieds (460m) serait monnaie courante. Vous l’aurez compris, pour reproduire sur Mars les mêmes règles et donner l’impression aux les joueurs de produire les mêmes efforts, il faut agrandir le terrain.

Cela passe par la dimension du marbre jusqu’à la clôture extérieure, mais aussi les distances entre les buts. Puisque la balle voyagerait davantage plus haut que plus loin (c’est la hauteur accrue qui fait parcourir plus de distance à la balle), il faudrait très certainement que la hauteur de la clôture passe aux alentours des 6 à 7 m de haut, sans que ce soit un problème pour les voltigeurs. L’ajout de deux joueurs supplémentaires au fond du terrain ne serait cependant pas une mauvaise idée. Car lors d’attrapés spectaculaires, le joueur volerait encore quelques mètres de plus après avoir récupéré la balle. Impressionnant et télégénique cet effet à mi-chemin entre Superman et Kevin Pillar!

Capture d’écran MLB

Attention aux blessures toutefois, car les os humains ne seraient pas plus solides (au contraire, une faible gravité entraîne une décalcification des os) et le moindre bris de la visière du casque de la combinaison martienne provoquerait une mort certaine par asphyxie.

Et sous un dôme?

Jouer sous un dôme aurait l’avantage de pouvoir renforcer un peu la pression atmosphérique en y injectant de l’oxygène et de l’azote (indispensable pour éviter les incendies), rendre l’air respirable et ainsi ôter les combinaisons. Le dôme serait cependant énorme compte tenu des nouvelles dimensions (la gravité faisant toujours des siennes). Pour revenir aux dimensions habituelles, il faudrait augmenter le poids martien de la balle et des joueurs. La balle, d’un poids de 145 g (5 oz environ) devrait passer à 363 grammes (soit 12,5 oz) et chaque joueur devrait ainsi peser 2,5 fois son poids terrestre pour ne pas courir plus vite que sur Terre. Une solution : accrocher des boulets aux joueurs pour les ralentir, mais ils seraient assez encombrants.

Même avec un dôme de taille modeste, pas sûr que tout cela soit du goût de la NASA. Bref, ce serait un tout autre sport! Et si on leur donnait une équipe à ces futurs habitants de la planète rouge? À qui je pense? Aux Reds bien sûr!

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